Episode 10: Fire or sister? Worse, both. Part 1

Résume de l'épisode précédent: Luce cache un secret et ses voisines ont décidé de le découvrir. Pour cela, elles ont engagé un détective. Ce dernier a chargé Peter de séduire Luce pour avoir des informations. En ce qui concerne Frank, lors d'une escapade amoureuse en France avec Marta, il a eu une crise cardiaque. Enfin, Hortense s'est offerte une nouvelle jeunesse.

Quelques mois plus tôt.


  • Joe, viens voir!

  • Qu'est ce qu'il y a encore?

  • Regarde, il y a quelque chose de bizarre dans les branchements du tableau électrique.

L'électricien inspecta les fils en bougonnant. Il cessa rapidement ses jérémiades. En effet, le compteur n'était pas bien installé.

  • T'as raison, c'est pas normal. L'électricité a été mal faite ici.

  • Je suis juste un apprenti mais j'pense que c'est risqué pour les gens qui vivent là.

  • Oui, ça pourrait amener un court circuit un de ces quatre. Enfin, c'est pas notre problème. On est venu pour effectuer les relevés, il faut juste remplir une feuille d'alerte. Tu t'en charges?

  • Pas de problème.

Le jeune apprenti commença à remplir la feuille jaune qu'ils utilisaient dans ces cas là.

  • On est à quelle adresse?

  • Bourges city! Je déconne. Le Voltaire ça s'appelle.

Une fois toutes les informations complétées, il la posa sur sa besace. Le patron s'impatientait.

  • Tu te dépêches? Il nous reste un étage à faire.

Lorsqu'ils redescendirent un quart d'heure après, il était presque midi. L'étudiant, qui ne voulait pas faire de temps supplémentaire, attrapa son sac et partit en saluant son tuteur d'un geste de la main. Dans ce départ précipité, ce qu'il ne vit pas c'est la feuille jaune s'envoler et atterrir dans un caniveau. Cette dernière fut emportée par un filet d'eau et disparut dans les ténèbres des égouts.


Aujourd'hui


Hortense était en extase devant son miroir. Quinze ans de moins! Oui, c'était les années qui avaient disparu sous le bistouri. Elle allait bientôt pouvoir s'afficher. Pour l'occasion, elle avait commandé le tout nouveau tailleur en tweed de chez Chanel. Cependant, la vieille dame n'eut pas le temps de s'admirer plus, la sonnette de la porte d'entrée retentissant. Qui cela pouvait bien être? À part Josèphe, personne ne savait qu'elle était là. À pas de loup, elle s'avança jusqu'au judas. En voyant qui se trouvait de l'autre côté de la porte, elle crut qu'elle allait faire une syncope. Sa sœur Pétunia se tenait droite comme un i sur le palier. Hortense se décida à ouvrir.

  • Rentre vite! Qu'est ce que tu fais là?

  • Bonjour tout d'abord.

  • Oh arrête tes singeries. On ne s'est pas parlé depuis des années. Tu es passé en coup de vent la dernière fois. Depuis, tu n'as plus donné de nouvelles.

  • Ça fera bientôt deux ans. Puisque tu ne veux pas t'encombrer des formalités, je vais être directe. Il faut que tu me donnes les clefs de votre abri de jardin.

  • Comment? Pourquoi me demandes tu ça?

  • Je ne peux rien te dire. Mais, tu vas me les donner rapidement ou sinon...

  • Sinon quoi?

  • Tu es plus coriace depuis tout ce temps. Tu te souviens juste avant mon départ à la retraite de la Scotland Bank, il y a eu un détournement de fonds inexpliqué?

  • Oui, j'en ai un vague souvenir.

  • C'est moi qui ai pris l'argent. Ces salops ne m'avaient donné aucune indemnité, rien du tout, queue de chique! Alors, je me suis servie moi même. Évidemment, je ne pouvais pas utiliser ce fric aussitôt après. Donc, en attendant, je l'ai caché...dans votre cabanon de jardin.

  • Mon Dieu! Tu es folle?

  • Alors, tu me donnes ces clefs?


Au même moment Marc Beresford profitait de sa baignoire. Le poste de radio intégré diffusait de la musique classique. Tout d'un coup, cette dernière cessa. Une première lumière de la salle de bain s'éteignit. Puis, les autres ampoules semblèrent claquer une à une. Marc se retrouva dans le noir complet. À tâtons, il chercha son peignoir. Lorsqu'il arriva enfin à l'attraper, il remarqua qu'un filet de fumée passait sous la porte. En comprenant alors ce qui se passait, il se précipita en dehors de la pièce. Il resta en arrêt. Dans sa cuisine, des flammes s'échappaient de son compteur électrique. Il voulut attraper un chiffon sur la table mais son geste eut pour seul effet de déclencher un appel d'air. Les meubles proches du boitiers prirent aussi feu. La fumée était de plus en plus dense. Elle l'empêchait de respirer. Marc paniqué ferma la porte de la cuisine et quitta l'appartement.


  • Comment ça tu savais que je craquerais sur toi?

  • Tout simplement parce que je suis irrésistible.

  • N'importe quoi. La première fois que je t'ai vu, tu ressemblais à un pauvre type de banlieue. En plus, tu as eu le culot de venir me parler. Je valais un dix et toi à peine un quatre.

  • C'est peut-être ce culot qui t'a fait craquer?

  • Peut-être bien. Je vais prendre une douche, je te laisse.

Peter regarda Luce entrer dans la salle d'eau. C'était le moment d'agir. Cela faisait plusieurs soirées qu'il la draguait. Elle n'était pas tombée dans le panneau aussi facilement qu'il l'avait pensé. Mais hier soir, il avait réussi à se faire inviter chez elle. À son grand étonnement, elle n'avait pas réclamé le moindre argent. Ce n'était, donc, pas une prostituée. À moins, qu'elle soit tombée amoureuse et qu'elle ne le considère plus comme un client. Il attendit d'entendre l'eau couler et attrapa son sac à main. Il trouva rapidement ce qu'il cherchait. Son cellulaire serait le meilleur moyen de savoir ce qu'elle cachotait. Il n'y avait presque que des textos d'amies à elle. Son répertoire ne contenait pas de groupes appelés « clients ». Peter était déçu. Il comptait grandement sur cette fouille pour obtenir des informations. Il lui restait les emails à vérifier. En ouvrant la boite de réception, il eut la surprise de découvrir des centaines de mails d'un seul et unique expéditeur, un certain Daniel Becker. Un mot de passe était exigé pour les lire. Cependant, il réussit à trouver un courriel qui ne nécessitait pas d'autorisation. Ce dernier contenait une longue liste de prénoms. À première vue, cela ne révélait rien. Il décida de se l'envoyer sur son propre téléphone pour le relire plus tard.

  • Tu fouilles souvent dans le portable de tes copines?

Surpris, il leva la tête. Luce, une serviette de bain enroulée sous les aisselles, le fixait.

  • Je suis désolé.

  • T'es vraiment un connard! T'es de mèche avec la vieille peau?

  • De qui tu parles? Je ne collabore avec personne.

  • Alors, pourquoi tu fais ça?

  • Luce, pour construire une histoire avec toi, j'ai besoin de savoir ce que tu fais réellement dans la vie. Pour le moment, tu n'as pas voulu me le dire. Alors bêtement, j'ai pensé trouver la réponse dans ton portable.

  • Franchement, tu as choisi le moyen le plus débile. Même si je ne compte pas construire quoique ce soit avec toi, je vais te le dire. Je suis...

Luce fut coupée par Marc qui, sans prendre la peine de sonner, rentra à toute allure dans l'appartement.

  • Luce, j'ai besoin d'aide! Mon appartement est entrain de cramer!


La sœur d'Hortense s'activait dans l'abri de jardin. Deux ans avant, elle avait enfoui les sacs de billets sous une latte de parquet cassée. Elle la retrouva rapidement. Pétunia poussa un soupir de soulagement, le butin y était encore. Lorsqu'elle sortit du cabanon les bras chargés, elle tomba nez à nez avec Hortense.

  • Qu'est ce que tu fous là? Je t'ai dit de rester tranquille chez toi!

  • Pétunia, c'est fini. J'ai prévenu la police...

  • Non! T'as pas fait ça?

  • Tu as toujours inventé des coups tordus. Mais là, je ne peux pas te laisser faire.

  • Hortense, te voilà! Tu es enfin sortie de ton terrier?

Josèphe venait d'apparaitre par derrière. Ses outils de jardinage à la main, elle venait avec l'idée de se détendre. Veiller au chevet de son mari inconscient n'était pas la chose la plus joyeuse au monde. Et malgré qu'elle détestait d'habitude ça, le jardinage était pour le moment la seule solution qu'elle trouvait pour se ressourcer.

  • Bonjour Josèphe, j'y ai été plus ou moins forcée.

  • Tu ne me présentes pas ton amie? Il y a un air de ressemblance. Ne me dis pas que c'est ta sœur?

  • Je vais pas me laisser coffrer bordel!

  • Comment? Enchanté, vous êt..

Pétunia sortit, alors, de son blouson ce qui semblait être un révolver.

  • Maintenant, vous me suivez!

  • Quoi? Que ce passe-t-il Hortense?

La vieille femme était impuissante. Elle ne s'attendait pas à ça.

  • Pétunia, laisse la en dehors de ça. Elle est enceinte!

  • Je m'en fous! Vous la fermez et vous me suivez.

Elle attrapa Hortense par le bras et pointa l'arme vers Josèphe. Cette dernière tremblait de tout son corps. La fugitive parcourut l'immeuble des yeux. Il y avait une porte qui donnait sur le corridor. La police arriverait par là. Il fallait se rabattre autre part. Elle aperçut alors une porte qui semblait être celle d'un appartement.

  • On va là dedans!

Elle poussa les deux femmes paniquées à l'intérieur et entra. La porte se referma et on entendit le verrou tourner. Sur la porte close était affiché en lettre d'or « Marc Beresford »...

à suivre

1 commentaire:

  1. Oh la la... La force des personnes âgées ont le vent en poupe lol :) bon chapitre j'ai hâte de savoir ce qu'est réellement Luce F.

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